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Captations et livestream de spectacles : quel avenir après la crise sanitaire ?

Captations et livestream de spectacles : quel avenir après la crise sanitaire ?

Contraintes de rester fermées, les salles de spectacle rivalisent de créativité pour offrir des alternatives satisfaisantes à un public qui se languit de retrouver l’émotion du spectacle. Captations, streaming, livestream, les initiatives sont nombreuses. S’agit-il de simples palliatifs ou d’un vrai sujet d’avenir ? Petit tour d’horizon des enjeux.

Evolution de la captation, développement sans précédent du livestream

De quoi parle-t-on ? Commençons par faire la différence entre captation et livestream. Si son développement s’accélère ces dernières années et pose de passionnantes questions techniques et artistiques (cf. Le charme discret du théâtre filmé, Le Monde), le format de la captation est loin d’être nouveau. Figé par un enregistrement et un montage, il se distingue du livestream qui suppose la diffusion en temps réel d’un contenu plus spontané. Autres enjeux techniques, nouvelles possibilités interactives. Nuance temporelle intéressante : la captation est souvent diffusée sur une plateforme de streaming et vit sur un temps long. Le livestream est lui éphémère et davantage susceptible de créer l’événement.

Un écosystème varié, une multitude d’acteurs

Le spectacle filmé nourrit aujourd’hui un écosystème composite : 

Des producteurs spécialistes de captations comme la Compagnie des Indes, Bonne Pioche, ainsi qu’une myriade d’agences de captation. 

Des chaînes de télévision et des plateformes de streaming. Côté nouveautés sur cette partie de l’écosystème, on note l’arrivée d’un acteur qui se positionne sur le streaming de captations théâtrales : Opsis.com. Mais aussi le lancement en février 2021 par France Télévisions de la chaîne éphémère CultureBox sur la TNT.

Site internet de la chaîne éphémère Culture Box

Des lieux de spectacle qui innovent en développant leurs propres outils. Des initiatives qu’on observe autant dans le secteur public (l’Opéra de Paris) que dans le secteur privé (le théâtre de l’Apollo, le théâtre Mogador). 

Les réseaux sociaux omni-présents pour diffuser du live, qu’ils soient bien installés (Instagram, Facebook et YouTube), ou plus émergents comme TikTok et surtout Twitch. Twitch est une plateforme livestream bien connue des gamers sur laquelle arrivent des personnalités publiques comme le présentateur Samuel Etienne. 

De nouveaux acteurs qui développent des propositions de livestream en dehors des réseaux sociaux avec une vraie promesse sur la qualité technique. C’est le cas d’InLive Stream, Omnilive ou encore Gigson.live.

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Site internet de Gigson live, nouvel acteur du livestream

Un moyen de garder le lien avec ses publics et de rajeunir son public

Parmi les raisons de développer une offre alternative filmée, on retient évidemment l’impérieuse nécessité de conserver un lien avec ses publics. Un lien parfois distendu par le contexte actuel mais que certaines scènes entretiennent pourtant avec brio. C’est notamment le cas de la Maison de la Poésie, scène cliente des solutions Arenametrix. En octobre, Olivier Chaudenson, son directeur, lance un ambitieux programme de live. Concerts, lectures musicales, conférences : des rendez-vous artistiques variés sont proposés tous les soirs à 19h en direct sur Facebook et YouTube. Des événements filmés, qui pour certains, se veulent interactifs comme dans le cas du “Goûter d’écoute ARTE Radio”. Les spectateurs sont invités à réagir et peuvent même poser leurs questions aux intervenants, celles-ci étant transmises en direct sur scène. Côté communication, la Maison de la Poésie annonce chaque dimanche le programme de la semaine suivante par newsletter grâce aux outils de segmentation, de ciblage et d’envoi d’Arenametrix. Une stratégie payante : depuis le premier live du 2 novembre, l’ensemble des 31 lives proposés par la Maison de la Poésie comptabilise plus de 339 000 vues !

Aperçu d’une newsletter de la Maison de la Poésie

Des modèles économiques en construction

Si les initiatives gratuites sont encore les plus nombreuses, de plus en plus de lieux et d’artistes misent sur le développement d’offres payantes.

L’Opéra de Paris a ainsi lancé en décembre 2020 sa plateforme de vidéo à la demande “L’Opéra chez soi” et a monétisé avec succès la diffusion live de trois ballets sur Facebook en novembre 2020. Résultat de l’opération : 8 000 achats de places en amont (à 4,50 euros) et 5 000 connexions le jour J.

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Plateforme de vidéo à la demande de l’Opéra de Paris

Faut-il pour avoir le profil d’une institution comme l’Opéra de Paris pour monétiser des contenus live ? Pas si sûr. Le théâtre de l’Apollo s’est aussi lancé dans l’aventure dès le premier confinement, grâce à un équipement pré-existant. Ses spectacles sont diffusés en direct et proposés à des tarifs compris entre 10 et 35 euros. 

Deux autres initiatives intéressantes sont à relever dans l’écosystème privé. Le Fridge Comedy Club a créé l’évènement le 30 janvier dernier avec un plateau d’humoristes parmi lesquels Kev Adams, Gad Elmaleh, Roman Frayssinet ou encore Maxime Gasteuil, avec un ticket d’entrée payant. Le théâtre de la Michodière a pour sa part choisi de s’associer à Canal+ pour s’essayer à la diffusion live de sa pièce de théâtre Amis, avec Kad Merad, Claudia Tagbo et Lionel Abelanski. Proposée pour un forfait de 11,99 euros par écran le 15 février à 20h30, la pièce n’est diffusée qu’en direct et sort ainsi du format traditionnel de la captation.

Apollo Theatre Live
Plateforme de l'Apollo Théâtre

Un intérêt plus large que le simple développement de recettes

Outre le développement de nouveaux revenus, la monétisation de ces formats permet de confirmer symboliquement leur valeur mais également de dégager du budget pour en soigner la qualité technique. Une monétisation qui peut aussi s’accompagner d’une réflexion sur l’expérience et le merchandising avec une tarification différenciée selon l’offre (un pack premium avec des possibilités d’interaction ou l’ajout de goodies différenciants). Et si ces opérations n’atteignent pas toujours l’équilibre financier, leur impact en termes d’image et de fidélisation du public n’est pas négligeable.

Quel avenir ?

Les acteurs du spectacle sont unanimes : aussi qualitatif soit-il, un livestream ne remplacera jamais l’émotion ressentie dans un théâtre ou un opéra. Penser un modèle mixte où le livestream vient en complément de la représentation physique semble néanmoins porteur de promesses à plusieurs titres. Il permet de proposer des expériences nouvelles que la représentation en salle ne permet pas (autour de l’interactivité ou de la réalité augmentée par exemple). Mais surtout de développer de nouveaux publics éloignés des salles de spectacle que ce soit pour des raisons d’accessibilité, de géographie ou de pratiques culturelles. Reste alors à inventer une stratégie relationnelle pour développer le lien avec ces nouveaux publics et les fidéliser. Un sujet sur lequel les équipes d’Arenametrix ont beaucoup d’idées (voir aussi à ce sujet notre article “Le développement des publics de la culture”) !

Apolline Locquet

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Solène Jimenez

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